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Jacqueline, retenue là par un désir de soulager son irritation en mauvaises paroles.

Elle posa de nouveau ses doigts sur le bouton de la porte, en ajoutant :

— Je vous laisse le soin d’expliquer à votre femme que nos relations n’ont plus aucune raison de continuer.

Il fut un moment sans répondre. Sa pâleur s’était accrue, diminuant son masque et accentuant la noirceur de ses yeux. Il haletait convulsivement.

— Ni elle ni moi ne vous donnerons l’occasion de nous mettre à la porte, dit-il.

Son aspect était si étrange qu’au lieu de sortir Jacqueline se rapprocha de lui.

— Voyons, dit-elle, que signifie cette incroyable scène ? Avez-vous perdu la tête ! Reprenez vos esprits, s’il vous plaît ; faites-moi des excuses, d’abord, et puis expliquez-vous, si vous pouvez.

— Non ! Je ne vous ferai pas d’excuses… Je ne vous en dois pas. Je vous ai livré ma pensée et moi-même, et vous avez répondu à ma confiance par l’injure de votre moquerie ; c’est vous qui m’avez offensé… et comment !

— Espérez-vous que je vous demande pardon ? Ce serait d’une merveilleuse bouffonnerie.

— Je n’espère rien.

Il tomba sur un fauteuil, sa tête se renversa, il ferma les yeux, et, sans la respiration en saccades qui soulevait ses côtes, on eût pu le croire mort.

Jacqueline vint tout près de lui.

Qu’avez-vous ? demanda-t-elle avec quelque anxiété.