c’est une expression dont vous n’avez pas l’habitude.
– J’ai tort. Rien ne vous convient mieux. Tous ceux qui approchent votre cœur devraient vous nommer ainsi, car vous êtes l’amie incomparable, et un grand être aussi.
— Non, je suis misérablement petite… Me voici arrivée.
– Déjà. Quand se revoit-on ? Et où ?
— J’irai chez vous. J’ai constamment des leçons… Chez moi, nous ne serions pas tranquilles.
— Bien… Vous n’avez pas perdu la clef de mon appartement ?
— Non, non. Je suis allée souvent en votre absence voir si tout était en ordre.
— Merci. Je suis toujours là jusqu’à midi. Mais si d’aventure j’étais sorti, vous m’attendriez ?
— Bien entendu. Dois-je dire à Jacqueline que vous êtes à Paris ?
— À quoi bon ?… Cependant, si vous pensiez qu’elle souhaitât me voir… Quelle absurdité ! Non, ne lui dites rien… À moins qu’elle ne s’informe de moi, naturellement… Vous comprenez ?
— Oui. Allons, adieu.
— Adieu. Nous nous aimons toujours, Léo ?
— Certes !… Même aux moments où l’un de nous s’obstine à méconnaître l’autre, nous restons si fraternels ! Voyez-vous, ce n’est pas en vain que nous nous sommes rencontrés à l’heure qui pour nous a été la meilleure quand tous les deux nous subissions la discipline de l’abbé Werner… Il nous avait fait de belles âmes claires et généreuses… Nous les avons