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et avec qui on cause sans trop songer à ce qu’on dit, en attendant les deux trains qui vont emmener chacun dans une direction opposée.

— Et, dites encore, cet apaisement s’est-il produit au moment où elle a cessé de parler de moi ?

— Quelle étrange question !… Attendez, que je cherche… Voyons, mais oui, vous avez raison, ça a coïncidé.

— A-t-elle de nouvelles relations ? Qui voit-elle beaucoup en ce moment ?

— Ah ! je comprends votre idée !… Mais là encore, vous vous trompez… Il y a toujours les mêmes gens autour d’elle : les Audichamp, les Lurcelles, madame Steinweg, Lamare, Allemanne, Barrois, et toute la bande de ses snobs habituels… Ah ! il y a les Marken, qu’elle voit un peu plus souvent. Vous savez le Marken du Prométhée vengé ?…

— Oui, je le connais. C’est un individu inquiétant. Il sait trop de choses, sur trop de gens… et pas par hasard… Alors elle le voit souvent ? Très souvent ?

— Non, pas très souvent. Les Marken ne vont chez elle qu’aux grandes réceptions, mais elle le rencontre un peu partout, je crois.

— Amoureux d’elle ?… Bien entendu ?

— Je ne sais pas trop. Puisque vous le connaissez, vous devez vous rendre compte que ce n’est pas un cœur ouvert à deux battants… S’il sait les affaires des autres, on ne sait pas les siennes… Je n’avais jamais songé qu’il pût être amoureux de Jacqueline ; l’amour n’est pas ma préoccupation fixe, et le flirt, ce n’est guère le genre de Marken. Cependant…