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TROISIÈME PARTIE


I


Les rumeurs d’été venaient battre contre les murs du Louvre, et y mourir. La grande cour enfermait un cube de silence. L’ombre bleue du bâtiment semblait immuable, comme peinte sur le sol. Midi sonnait à l’horloge. Des copistes sortaient du musée. L’heure brûlait : immobile à force d’ardeur.

Léonora échappant à l’excessive lumière pour entrer dans la soudaine fraîcheur de la salle égyptienne, vit Erik Hansen qui marchait vers elle.

– Pourquoi m’avez-vous donné rendez-vous ici ? dit-il. C’est une drôle d’idée de se retrouver dans un musée quand on ne s’est pas vu depuis — savez-vous combien de temps ? — j’ai fait le compte en vous attendant — il y a neuf mois et cinq jours !

– Je vous ai écrit de venir ici parce que c’est le seul endroit frais de Paris, et, à cette heure-ci, les gardiens mêmes sont évanouis dans l’espace. Nous