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— … J’accepte votre amitié, et je ferai de mon mieux. Puisque vous semblez croire que mes conseils puissent vous servir, je vous conseillerai. Seulement, à votre première résistance, au moindre mensonge, notre pacte sera rompu.

— Entendu ! me voici tranquille quant à sa durée.

– J’irai demain voir Jacqueline, et j’espère la convaincre de votre sincérité comme j’en suis convaincue… car je le suis… Pourquoi seriez-vous venu ici ?

— Parce que je vous aime !

Il avait dit cela vivement ; il se reprit avec quelque gaucherie.

— Car je vous aime beaucoup, grande amie ; il faut vous résigner à le supporter.

— C’est inutile à dire, ce sont les actes qui prouvent.

— Je ne le dirai plus jamais ! Permettez-vous que je revienne après-demain pour savoir les résultats de vos premières tentatives ?

— Oui.

— Merci… passionnément ! Et, dites, de vous, ne parlerons-nous jamais ?

— À quoi bon ?

Elle se leva.

— Je pars, je pars, dit André en se levant aussi. Vous avez un grand désir d’être laissée en repos : cela se voit. Vos yeux n’ont pas le beau calme froid et chaud qui leur est habituel… Voulez-vous me donner la main en signe d’alliance ?… Merci… Et… puis-je baiser cette main qui me tient et me conduit, comme on baise les doigts de la Madone aux miracles ?

— Je n’en vois pas la nécessité.