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VII


Léonora se pencha sur un miroir, arrangeant un pli de ses cheveux souples, ondés largement et qui bouffaient autour de son petit front d’une blancheur de jade. Un moment, elle continua de se regarder, puis haussa les épaules. Après un coup d’œil sur la pendule, elle prit son violon et se mit à faire un exercice en doubles cordes, tout en marchant.

Le salon, meublé avec les épaves d’un luxe hasardeux, était inadéquat à la grave beauté de cette jeune femme. Les meubles avaient d’acerbes dorures bourgeoises, la soie des rideaux de trop vastes ramages, et les proportions de la garniture de cheminée étaient telles que la pièce en semblait rapetissée. Aux murs se pressaient des portraits de la Hellmann-Barozzi dans tous ses rôles : peintures disparates, trop pompeuses, et qui avaient cet air de représenter une vie, en imitation grossie de la vie, qu’on voit souvent aux