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— Cela encombrerait votre vie, qui semble assez pleine comme ça ! Que feriez-vous de mon amitié ?

— De la force, probablement… et, en tout cas, de la consolation.

— Vous avez besoin d’être consolé ? De quoi ?

— De moi-même. Je me hais. Vous souvenez-vous d’avoir fait mon portrait moral, un jour, là-bas, en Allemagne ? J’en avais été irrité… C’était trop exact. Quand on juge si bien, on doit pouvoir secourir. Secourez-moi, vous qui savez vouloir !

— La volonté qu’on a ne sert qu’à soi. On augmente la faiblesse d’autrui en y faisant peser sa force.

— Quelle erreur ! Mais, tenez, n’en restons pas à ces propos vagues. Il vient de m’arriver quelque chose d’inepte et de très pénible.

— Je crois que j’ai deviné… Jacqueline est entrée à un moment où vous ne comptiez pas sur elle. Et, comme elle ne se doutait encore de rien — ce qui est assez extraordinaire…

— Vous saviez, vous ?

— J’ai su dès la première minute. C’était facile à voir. Cette femme hait Jacqueline. Elle s’est vengée d’elle en vous persuadant qu’elle vous aimait, et vous…

— Nous discuterons là-dessus ailleurs. Allons au plus pressé. J’ai un remords, très douloureux vraiment, d’avoir fait de la peine à Jacqueline. Aidez-moi à réparer cela.

— Qu’y puis-je ?

— Tâchez de la calmer.

— Vous redoutez les scènes désagréables ?

— Non… c’est tout autre chose. Mais il faudrait pouvoir causer… Laissez-moi aller chez vous. Je sais