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DEUXIÈME PARTIE


I


Baissant le nez dans son grand col de chinchilla, Jacqueline marchait. On était aux derniers jours de mars ; le froid piquait aigrement la main dont elle retroussait sa jupe. Le pas et la pensée vivement rythmés, elle se sentait en énergie et jouissait de la claire profondeur du ciel. L’élégance du Parc Monceau atténuait dans sa mémoire les scènes de misère qu’elle venait de voir.

Il lui parut que, du trottoir opposé, quelqu’un la saluait. Elle tourna la tête, hésita un moment, puis traversa la chaussée.

— Monsieur Hansen !

— Oh ! madame ! Je croyais que vous ne me reconnaissiez pas.

— J’étais distraite, pardon. Depuis quand êtes-vous à Paris ?

— Depuis hier soir.