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telle ou telle unité afin de franchir le plateau qui ne présentait aucun couvert, échouèrent et sur ce point-là aussi il se produisit, vers 5 heures du soir, un temps d’arrêt dans la lutte, pendant lequel, de part et d’autre, les troupes harassées purent souffler et se reformer.

À ce moment le roi Guillaume s’était avancé avec son état-major jusque sur la hauteur au sud de la Malmaison. Mais de ce point il était impossible de se rendre compte de la situation telle qu’elle était à l’aile gauche de l’armée, à plus de 7 kilomètres et demi de là. Le feu de l’artillerie française était presque totalement interrompu sur tout le front depuis la Folie jusqu’au Point-du-Jour, tandis que du nord le canon tonnait de plus en plus fort. Il était déjà 6 heures, le jour baissait, il fallait à tout prix tenter quelque chose de décisif. Aussi le roi donna-t-il l’ordre à la première armée de se porter derechef en avant et, à cet effet, il mit à la disposition du général de Steinmetz le IIe corps qui arrivait précisément sur le champ de bataille après avoir fourni une longue marche.

En conséquence, les bataillons encore disponibles du VIIe corps, à l’exception de cinq qui furent tenus en réserve, durent une seconde fois franchir la vallée de la Mance. Les bataillons postés au bois de Vaux se joignirent à eux et prirent la direction du Point-du-Jour et des carrières.

Cette attaque avait pour objectif le 2e corps français. Celui-ci venait d’être renforcé par la division de voltigeurs de la garde. Toutes les réserves furent portées sur la première ligne ; l’artillerie se mit à tirer avec un redoublement d’ardeur et un feu d’infanterie meurtrier accueillit les Prussiens qui avançaient. Puis les Français formant d’énormes lignes de tirailleurs prirent à leur tour l’offen-