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avait en face de lui, mais ceux aussi des corps flanquants.

Afin de trouver quelque peu de couverts dans le terrain, les batteries prussiennes avaient pris position sur la pente du creux évasé montant vers Amanvillers, mais de la sorte leur front était dirigé vers le sud-est et par le nord l’artillerie ennemie appuyée par les feux des masses d’infanterie les prenait en flanc et même à revers.

Afin de mettre fin à cette situation, on dut faire avancer les bataillons disponibles les plus rapprochés. À gauche ils vinrent occuper la saillie orientale du bois de la Cusse, à droite ils s’emparèrent des fermes de l’Envie et de Chantrenne et pénétrèrent dans le bois des Genivaux. De cette façon le front de combat de la 18e division se trouva avoir une étendue de 4000 pas.

Elle eut à subir des pertes fort graves par ce fait que les Français, grâce à la longue portée de leur fusil Chassepot, pouvaient se maintenir hors de la zone efficace du fusil à aiguille des Allemands ; c’est l’artillerie en particulier qui perdit de la sorte beaucoup de monde. L’une des batteries avait déjà 45 de ses servants hors de combat, quand les tirailleurs ennemis se jetèrent sur elle. Il n’y avait pas d’infanterie à portée pour la protéger et elle perdit deux de ses pièces.

À 2 heures les autres batteries n’étaient plus guère à même de continuer la lutte et la situation ne s’améliora que quand la division hessoise[1] arriva à Habonville et mit en position, sur la gauche, cinq batteries des deux côtés de la voie ferrée. Celles-ci attirèrent quelque peu sur elles le feu concentrique des Français. On put faire revenir en arrière, en échelons, les batteries de la 18e division qui avaient

  1. La 2e division du IXe corps. (N.d.T.)