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SUITE DU SIÈGE DE BELFORT. 419 surtout subissaient des pertes graves: il fallut en faire venir deux autres de Strasbourg. Toutes les nuits ily avait clair de lune ; la garnison voyait tout ce qui se passait sur le terrain couvert de neige en avant de la place et l’on ne put plus employer la sape volante. On dut recourir à la sape double à terre roulante en couvrant la tète de sape

avec des sacs à sable et les côtés avec des gabions; quant

à la terre servant à l’encaissement, il fallait·souvent aller la chercher fort loin. Pourcomble de malheur, le dégel se produisit le 3 février. L’eau coulant des hauteurs remplit les tranchées, et les troupes étaient obligées de circuler sur le terrain décou- vert. Les travaux déjà terminés furent endommagés par les pluies torrentielles, le parapet de la première parallèle s’effondra par places et l’on ne voyait plus la banquette. Les chemins étant défoncés, on ne put procéder à l’arme- ment des batteries qu’au prix des fatigues et des efforts les plus grands et, pour le remplacement des munitions, il fallut mettre à. contribution les attelages des colonnes et de l’artillerie de campagne. Beaucoup de bouches ai feu I étaient hors de service par suite d’érosions qui s’étaient produites dans l’àme et, de plus, l'ennemi se montrait fort habile à. déranger les travaux en faisant ouvrir soudain le feu à des pièces qu’il ramenait en arrière presque immé- diatement. Non seulement les batteries durent continuera canonner les Perches pendant la nuit; mais l’infanterie était également tenue de faire, sans discontinuer, le coup de feu avec les défenseurs. Les batteries nouvellement établies dans les parallèles ne parvenaient que momentanément à réduire au silence l’artillerie des Hautes—Perches. Contre le fort de Bellevue et les ouvrages de la gare il fallut re- courir aux masses couvrantes et recommencer en outre a