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peu de cas où une victoire tactique ne cadrera pas avec le plan de campagne stratégique. On acceptera toujours avec reconnaissance tout succès remporté par les armes et l’on en tirera tout le parti possible. Grâce à la bataille de Spicheren le 2e corps d’armée français avait été mis dans l’impossibilité de se retirer sans subir de pertes, on avait pris le contact avec la portion principale de l’armée ennemie et désormais le généralissime et son état-major possédaient la base nécessaire pour prendre leurs résolutions ultérieures.


CONVERSION À DROITE DE L’ARMÉE ALLEMANDE


Pour sa retraite, le maréchal de Mac-Mahon avait pris une direction qui l’empêchait absolument de rester en communication avec le maréchal Bazaine.

Comme les Allemands ne le poursuivirent pas, il aurait pu, Pour opérer sa jonction avec la portion principale de l’armée française, employer la ligne du chemin de fer de Lunéville à Metz, car, de fait, cette ligne, le 9 août encore, était libre. Mais le bruit courait que les Prussiens s’étaient déjà montrés à Pont-à-Mousson et le moral de ses troupes était tel qu’il ne pouvait songer à les remettre de suite en contact avec l’ennemi.

En conséquence, le 1e corps français fit un crochet au sud dans la direction de Neufchâteau, d’où il pouvait être transporté à Châlons par les voies ferrées. Le 5e corps recevait des ordres contradictoires du grand quartier général, l’envoyant tantôt ici, tantôt là. D’abord il devait marcher sur Nancy, puis il lui fallut prendre la direction opposée et se rendre à Langres. Arrivé à Charmes, il reçut