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-398 LA GUERRE DE 1870. derechef les deux corps afin de les mener plus près de Besançon par les voies ferrées; il y eut de nouveaux re-_ tards et, dans les premiers jours de janvier seulement, l’ar- mée de l’Est se trouva prète entre Dijon et Besançon. Le l5° corps reçut également l’ordre de se transporter dans ` l’Est : il-lui fallut quinze jours pour arriver sur les lieux. Le plan de M. de Freycinet a l’air grandiose ; il promet- tait bien des choses et son exécution avait été surtout fa- vorisée par ce fait que le transport d’une grande armée sur un théatre d’opérations fort éloigné put rester caché pen- dant quinze jours à la deuxième armée et au XlV° corps et dès lors aussi au grand quartier général. On en avait bien entendu parler vaguement; les jo1u·naux en avaient dit quelque chose a mots couverts, mais la dépêche télégra- phique lancée par le général de Werder, le 5 janvier, fut la première nouvelle certaine qui permit de se rendre compte que la situation était totalement modifiée. Aussi l’on prit à Versailles, sans retard aucun, les dispositions nécessaires; on procéda surtout à la formation d’une nou- velle armée, l’armée du sud. On disposait à cet effet du Il° corps, à Montargis, et de la moitié du VlI° qui, sous les ordres du général de Zas- trow, avait, pendant cette période d’incertitude, été, à plu- sieurs reprises, portée tantôt vers la Saône, tantôt vers l’Yonne, selon qu’on se croyait menacé plutôt ici que là. Le commandement supérieur de ces corps, auxquels se joignit plus tard le XIV", fut confié au général de Man- teuffel. On ne put pas renforcer pour le moment le géné- ral de Werder, qui resta réduit aux 8811185 forces du .XlV° corps. Malgré leur grande supériorité numérique, les Français semblaient plutôt vo11loir manœuvrer qu’attaquer. — Le