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Castres. De front elle fut accueillie par les brigades Fœrster et Pittié.

L’artillerie française riposta immédiatement du moulin de Tout-Vent par un feu bien nourri à celui de la première batterie allemande mise en position.A 11 heures, le 2** bataillon du 69•régiment d’infanterie s’avança en colonnes de compagnie en franchissant un terrain absolument découvert, contre la hauteur située de l’autre coté de Grugies; quatre fois il renouvela l’attaque, quatre fois les feux croisés absolument meurtriers de l’ennemi la irent échouer. Ce bataillon isolé avait presque épuisé ses munitions quand six compagnies du ‘l9° se portèrent a leur tout en avant; dans une lutte acharnée ou l’on combattait corps a corps on parvint a refouler les Français qui s’arrétèrent et tinrent de nouveau tête, en avant de Grugies, a la raffinerie de sucre.

A l’aile droite, la 128 division de cavalerie s’était avancée le long de la route de la Fère. La brigade Aynès, qui avait été tenue en réserve jusqu’alors, se porta au-devant d’elle au pas de course, et comme le comte zur Lippe n’avait à sa disposition qu’un bataillon d'infanterie, il se vit refoulé pour le moment jusqu’a Cornet-d’Or. A midi, des renforts lui arrivèrent de Tergnier; les chasseurs saxons enlevèrent le parc qui s’étend le long de la grande route, tandis que les fusiliers du Schleswig-Holstein s’emparèrent de la Neuville. Les Français rétrogradèrent vivement, laissant entre les mains des Allemands un grand nombre de prisonniers; ils furent vigoureusement poursuivis et ne purent être recueillis qu’arrivés dans le faubourg de Saint-Quentin.

Mais pendant ce temps la 31e brigade avait engagé, en avant de Grugies, un combat par les feux, fort vif, des deux cotés du chemin de fer; en arrière de son aile droite,