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L’ARMÉE DE L’EST SOUS BOURBAKI. 323 Les deux armées pouvaient attaquer de deux côtés les Allemands postés à Orléans, ou bien l’une des deux pou- vait les y occuper et les y maintenir, tandis que l’autre s’avancerait au nord pour débloquer la capitale. Telle etait en effet l’intention du général Chanzy. Depuis le 21 décembre son armée était cantonnée au Mans et dans les environs pour se refaire. Les troupes avaient, il est vrai, à lutter contre bien des difficultés. On ne disposait pas de logements sufüsants pour des masses si considé- rables, une partie de l’armée couchait sous la tente, dans ‘ la neige; elle souffrait beaucoup du froid qui était intense. Les ambulances se remplissaient chaque jour davantage de blessés et de varioleux. Mais 'd’autre part cette étroite concentration permettait de reconstituer les unités et de les mettre a même de tenir la campagne. Et les nouvelles venues de Paris montraient qu’il fallait agir a tout prix. Le général Trochu avait écrit que Paris ne pouvait pas se débarrasser de l’ennemi s’il restait abandonné à lui- meme. Même si on parvenait à faire la trouée, on ne pour- rait emmener les convois nécessaires pour faire vivre toute une armée; pour cela l’intervention de forces venant du dehors était indispensable. Le général Ghanzy était tout disposé à marcher sur Paris, mais il fallait qu’il sût ce qu`entreprendraient les généraux Bourbaki et Faidherbe. Seul le chef supreme de l’armée pouvait ordonner l`ac- tion commune des trois grandes armées et leur imprimer l’unité de direction indispensable. Aussi le général envoya- t-il, à Lyon, un des officiers de son état-major auprès de Gambetta pour lui dire qu’il était convaincu que seule une marche en avant combinée immédiate pourrait sauver la capitale. Mais le ministre croyait posséder un moyen bien meilleur. Le 29 décembre, Chanzy eut pour la première fois