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208 LA GUERRE DE 1810. tait que Dijon était fortement occupé. S’attendant a ètre attaqué depuis cette ville, le général de Werder concentra le XIV° corps derrière la Vingeanne, d’où le général de Beyer se mit en marche sur Dijon avec les 1** et 3° bri- gades, le 30 octobre, de grand matin. Impressionnée par les derniers événements, la garde na- tionale de Dijon avait déjà déposé les armes; les gardes mobiles et la ligne avaient été mis en marche vers le sud; mais la population força l`autorité militaire à rappeler les troupes pour la défendre. On disposait de8 000 hommes environ ; le général français dut néanmoins prendre l’en- gagement de sortir de la ville pour engager la lutte avec l’ennemi. " L’avant-garde badoise suffit à refouler les postes avan- cés des Français sur la Tille: le village de Saint-Apolli- naire et les hauteurs contigues furent enlevés à midi, en dépit d’un feu violent. Le gros des Badois étant arrivé dans l`intervalle, à 3 heures six batteries allemandes ou- vrirent le feu. Les vignobles et plusieurs fermes des envi- rons, mais surtout le parc qui s’étend au sud de Dijon et dans lequel on avait élevé des barricades, constituaient des positions extrèmement avantageuses pour les défenseurs. L’infanterie badoise n’en progressait pas moins sans dis- continuer et, faisant une attaque enveloppante, elle péné- tra dans le faubourg du Nord et dans celui de l’Est. La s’engagea une lutte acharnée, àlaquelle les habitants ' prirent une grande part. Les Allemands enlevaient maison après maison; mais, arrivés au ruisseau du Suzon, très encaissé, qui, à l’est, forme la limite de la ville proprement dite, ils ne purent plus avancer. ll était déjà 4 heures et il ne fallait pas songer à arriver à un résultat avant la tombée de la nuit. Aussi le général de Beyer interrompit-il le