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RETRAITE DU GENERAL VINOY. 145 Ayant été avisé que cette route-là aussi lui était barrée, le général Vinoy quitta son bivouac dès 1 heure et demie du matin, tout en prenant soin d’en faire entretenir les feux, et commença sa seconde marche de nuit par une pluie battante, et dans l’obscurité la plus profonde. D’abord il fit un crochet dans la direction du nord, afin ‘ d’atteindre au moins Laon par des chemins détournés. Sa troupe s’avançait par des routes absolument défoncées; elle se vit souvent arrêtée dans sa marche, mais elle n’en arriva pas moins, à 7 heures et demie du matin, à Chau- mont-Porcien, sans que l’ennemieùt pu la rejoindre. Là, on fit une halte de deux heures. Les chemins étaient si mau- vais qu’il fallut bien recommencer a marcher dans la direc- tion du sud; aussi, quand la tète de colonne atteignit Sé- raincourt, elle entendit gronder le canon, ce qui prouvait que l’ennemi attaquait l’arrière-garde. La cavalerie prussienne avait constaté, de tres grand matin, que les Français étaient partis; mais quand on en- voya prévenir le général de Hoffmann, a Écly, celui-ci n’y était déja plus. Il s’était mis en marche pour arréter l’en- nemi à Novion—Porcien, ou il devait supposer le trouver, après sa première marche de nuit. Mais à 9 heures et demie il constata qu’il n’y avait pas de Français dans la localité. Les deux divisions, l’allemande et la française, avaient donc passé dans le courant de la matinée, l’une auprès de l’autre, marchant en sens opposé a la distance de 7 kilo- mètres et demi. Le temps était couvert, elles n’avaient pu s’apercevoir. Le général Vinoy atteignit, ce jour-là mème, Montcornet, avec ses troupes qui étaient dans un état dé- plorable. La l2° division allemande se porta en avant, il est vrai, ce jour-là encore, dans la direction de l’ouest, mais elle ne put atteindre que la pointe d’arrière·garde de 10