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CONSTITUTION DU NOUVEAU GOUVERNEMENT. 141 déclara qu'on ne céderait a l'ennemi ni un pouce du ter- ritoire ni une pierre des forteresses. ' Un gouvernement sans base légale aucune avait absolu- ment besoin de remporter des succès et ne devait guère être disposé à entrer en négociations avec l’ennemi pour terminer la guerre. Quoique celle-ci eût été malheureuse jusqu’à ce moment, la France, si riche en ressources, pouvait continuer la lutte. Le général Vinoy tenait encore la campagne. Les isolés de tous les corps, les troupes de la marine et la gendarmerie pouvaient le rejoindre. Grâce à la réorganisation com- mencée avec beaucoup d’intelligence par le maréchal Niel, maistrop tôt interrompue, le pays possédait une armée ter- ritoriale de 468 000 hommes. On disposait, en outre, de la levée de 100 000 hommes de 1870 et de la garde nationale. Méme si on ne fait pas entrer en ligne de compte les francs- tireurs et les corps francs, il résulte de ce que nous venons de dire que la France pouvait lever 1 million d’hommes. L’armement était assuré, car il y avait en magasin

  • 2 000 bouches a feu et 400 000 fusils Chassepot. En outre,

les fabriques de l’Angleterre, pays neutre, ne demandaient pas mieux que de faire de bonnes affaires en travaillant à compléter cet armement. De telles forces pouvaient, le patriotisme très vif de la nation aidant, fournir une résistance fort longue du mo- ment qu’une volonté ferme les faisait agir. Cette volonté se personniüa en Gambetta. Il était ministre de la guerre et, comme tel, d’après le système français, il avait la direction des opérations. D’ailleurs il n’aurait pas pu confier à un autre le comman- dement suprême; en république, un généralvictorieux eût été immédiatement proclamé dictateur à sa place. Sous