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lignes suivies par les gouttes d’eau ont une disposition assez semblable aux précédentes, de sorte que l’on peut encore les considérer comme vérifiant une même équation différentielle du premier ordre. Il n’y a plus, cette fois, de points singuliers jouant le rôle de nos pôles d’aimant, mais il peut se produire dans le liquide un tourbillon, un maëlstrom en miniature, qui jouera le rôle d’un centre[1].

D’autre part, le mouvement sera également permanent dans la profondeur même du liquide de sorte qu’on y pourra tracer encore une infinité de lignes dont chacune sert de route commune à une infinité de molécules cheminant les unes derrière les autres tout comme si elles se mouvaient dans un même tube très fin. Ces lignes peuvent encore être traitées comme les précédentes, mais comme elles remplissent un espace au lieu de recouvrir simplement une surface, il faudrait les définir par un système de deux équations différentielles du premier ordre, ce qui équivaut à un « système différentiel du second ordre ».

  1. Cette dénomination de « centres » ne conviendrait pas à un maëlstrom par lequel, comme le veut la légende, la surface liquide serait attirée tout en tournant autour de lui. Les molécules liquides décrivent alors, autour de ce point, non plus des sortes de cercles, mais des sortes de spirales qui iraient en se resserrant progressivement ; un tel point devrait, dans la théorie qui nous occupe, être qualifié de foyer.