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d’avoir plusieurs de ces représentations à sa disposition.

Tout le monde connaît aujourd’hui le « spectre magnétique » que l’on obtient en plaçant un aimant sous une feuille de papier saupoudré de limaille de fer.

Chaque brin de limaille s’aligne suivant une direction (celle de la force magnétique) parfaitement déterminée par l’endroit où il se trouve et, comme ces brins sont petits, l’ensemble de ceux qui se mettent bout à bout dessine à peu près une ligne courbe, dite ligne de force ; il la dessinerait exactement si les brins de limaille étaient infiniment petits.

D’autres lignes de force voisines de la première sont dessinées à côté d’elle, par d’autres brins de limaille. Elles ne la croisent d’ailleurs jamais, ni ne se croisent entre elles, à deux exceptions près : toutes ces lignes convergent, dans un sens, vers le pôle nord, dans l’autre vers le pôle sud de l’aimant.

En langage mathématique, ces lignes de force sont les diverses courbes intégrales d’une même équation différentielle du premier ordre. Les pôles de l’aimant sont des points singuliers[1] de cette équation.

  1. On va voir plus loin que cette sorte de points singuliers n'est pas la seule.