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Il y a peu d’années, à un certain moment on a pu soupçonner que les théories atomiques et corpusculaires perdaient du terrain. On pensait que tout pourrait être expliqué par le continu. En physique mathématique les équations différentielles aux dérivées partielles étaient obtenues en abandonnant toute hypothèse moléculaire. En chimie aussi on chuchotait que peut-être les atomes allaient devenir inutiles. Mais un souffle soudain a dispersé les légers nuages qui semblaient obscurcir les théories corpusculaires. Elles sont maintenant victorieuses et elles éclairent les différents domaines de la philosophie naturelle.

Par nécessité on a développé les vieilles théories atomiques. L’électricité a été reconnue d’abord de nature corpusculaire et peu à peu dans chaque branche ont surgi des atomes nouveaux. Les faits qu’on a trouvés se sont accordés avec les nouvelles théories. Elles sont devenues même la source plus riche et plus féconde d’autres découvertes. C’est à cause de cela que leur crédit est augmenté de jour en jour. Il est devenu tellement solide que, lorsque des contradictions se sont fatalement présentées, on n’a pas songé à se délivrer des nouvelles conceptions, mais au contraire on n’a pas hésité à sacrifier d’anciens principes qu’on