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phie des sciences, et où ces spéculations l’ont conduit. Nous pourrions nous arrêter là s’il était permis d’isoler la pensée de Poincaré des divers mouvements philosophiques dont notre époque a vu le flux et le reflux. En fait, les controverses auxquelles il fut mêlé l’ont amené, comme nous l’avons dit déjà, à préciser et à commenter certaines de ses conclusions, soient qu’elles aient été mal comprises, soient qu’elles n’aient pas paru suffisamment convaincantes. Il est donc indispensable de dire ici quelques mots de ces controverses.

Henri Poincaré avait déjà exposé depuis plusieurs années sa théorie de la convention mathématique lorsqu’il s’aperçut qu’un petit groupe de philosophes était en train de s’emparer du mot et de l’idée pour en faire un usage assez aventureux. Les affirmations catégoriques de ces philosophes ne pouvaient manquer de les faire regarder comme les représentants d’une école, et on les appelait « les nominalistes ». Poincaré allait-il, sans l’avoir voulu, être englobé dans cette école ? M. Le Roy écrivait, par exemple, que la.science tout entière repose sur des conventions, que ces conventions sont arbitraires, que ce sont des définitions déguisées, et qu’elles n’ont d’autre titre à être adoptées que