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n’est-ce pas précisément ce qui n’est subjectif à aucun degré ? Mais la loi objective est quelque chose d’absolument inconnaissable, dont nous n’avons pas à nous occuper. « Les lois, considérées comme existant en dehors de l’esprit qui les crée ou qui les observe, sont-elles immuables en soi ? La question est insoluble. »

Ces réflexions, encore que Poincaré ne s’y arrête pas, sont intéressantes à relever. Elles mettent bien en lumière la physionomie générale de la philosophie que nous venons d’esquisser.

Henri Poincaré, nous l’avons dit, ne s’est point confiné dans le domaine des notions purement scientifiques. En revanche, il a toujours présent à l’esprit le schéma de la connaissance exacte avec lequel sa pensée s’est pour ainsi dire identifiée. Une matière qui n’offre aucune espèce de prise au raisonnement du type mathématique ne peut pas être, selon lui, objet de savoir.


III


Nous avons essayé de montrer, dans les pages qui précèdent, quel fut le point de départ des spéculations d’Henri Poincaré sur la philoso-