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sont le fruit d’un « opportunisme inconscient[1] ».

Remarquons en outre que, dans la physique nouvelle, le temps paraît de plus en plus être assimilable à une quatrième dimension de l’espace[2]. Tous les caractères de la notion d’espace se retrouvent donc dans celle du temps.



Tels sont, brièvement résumés, les résultats de la critique psychologique d’Henri Poincaré. L’une des conclusions les plus remarquables auxquelles conduit cette critique est sans doute la suivante : entre la plus grossière des connaissances fondées sur les sens, et les connaissances scientifiques, il n’y a point de fossé infranchissable. C’est par une élaboration progressive que la notion de continu tactile, par exemple, devient la notion géométrique de l’espace. C’est en vain que l’on chercherait à nier les origines roturières de la science.

Qu’on ne s’y trompe pas, cependant. En déclarant qu’il y a continuité entre les divers mode de connaissance, Poincaré n’entend pas

  1. La Valeur de la science, chap. II.
  2. L’Espace et le temps, appui Scientia, septembre 1912, p. 170.