Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on s’est trop complu à relever dans ses livres, Poincaré n’a jamais soutenu que nous puissions effectivement, en renonçant volontairement à la simplicité de notre Science, construire un espace à quatre dimensions. Il pense au contraire que le continu physique particulier d’où est tirée notre notion d’espace est un continu à trois dimensions ; et c’est pour établir rigoureusement te fait qu’il écrivit son dernier article de la Revue de Métaphysique. Par contre, Poincaré admet que si notre faculté d’intuition avait été dirigée par l’expérience autrement qu’elle ne le fut, nous aurions peut-être donné quatre dimensions à l’espace.

Il n’y a, on le devine, que peu de choses à changer à la discussion qui vient d’être faite pour l’appliquer à la notion de temps, notion que Poincaré analyse à son tour afin d’en faire ressortir la relativité et le caractère conventionnel.

Nous n’avons pas l’intuition directe de la simultanéité, pas plus que celle de l’égalité de deux durées. Nous suppléons à ce défaut d’intuition en appliquant certaines règles, le plus souvent inconsciemment. D’ailleurs, nous choisissons ces règles de préférence à d’autres parce qu’elles sont les plus commodes. Elles