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C’est ainsi qu’à la suite d’une critique philosophique approfondie, Poincaré se trouvait amené aux idées que ses premières études de physique mathématique avaient à l’avance fait chez lui, et qu’il exposait déjà nettement dans la préface de sa Thermodynamique (1892). Ces idées étaient depuis longtemps, et complètement, arrêtées dans son esprit lorsque les découvertes inattendues que suscita l’étude du radium vinrent leur donner une nouvelle et bien remarquable confirmation.

Nous ne rappellerons pas ici les faits qui ont, depuis quelques années, bouleversé le monde savant. Ces faits sont aujourd’hui connus de tous. Henri Poincaré les discuta à plusieurs reprises et, en particulier, dans deux séries de conférences professées à Saint-Louis en 1904 puis à Göttingen en 1909. Il se complut à tirer des hypothèses proposées pour les expliquer toutes les conséquences qu’elles comportent. Avec la théorie d’Abraham, le principe de relativité est battu en brèche. Avec la théorie de Lorentz, c’est la notion même de masse qui s’évanouit. De toute façon, les principes sont assaillis de tous les côtés et certains d’entre eux sont d’ores et déjà condamnés. Poincaré prévoit l’objection