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périence ne pourra jamais ni les confirmer, ni les contredire.

La mécanique dont nous venons de parler est la mécanique pure, considérée en elle-même. Si nous appliquons maintenant cette science à la physique, la justesse des observations qui précèdent apparaîtra plus nettement encore.

En effet, pour expliquer mécaniquement les phénomènes physiques, on admet qu’ils sont liés aux mouvements de molécules que nous ne voyons pas.

Supposons alors qu’une loi mécanique, par exemple la loi d’inertie, semble contredite par une expérience. Il sera facile de la mettre à l’abri en imaginant qu’un nouveau corps invisible — que nous ne considérions pas tout d’abord — intervient dans le phénomène observé. « Si l’accélération d’un des corps que nous voyons nous paraît dépendre d’autre chose que des positions ou des vitesses des autres corps visibles ou des molécules invisibles dont cous avons été amenés à admettre l’existence, rien ne nous empêchera de supposer que cette autre chose est la position ou la vitesse d’autres molécules dont nous n’avions pas jusque-là soupçonné la présence. La loi se trouvera sauvegardée. »

Mais la physique fondée sur la mécanique