Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
henri poincaré

Les énergies des savants se somment, le découvertes se pressent, l’émulation fouette les travailleurs. Leur nombre s’accroît de jour en jour. Mais combien d’inconvénients peut-on opposer à ces avantages ! Que de travail de détail est perdu ! Peut-être cette patience, qui pour Buffon était le génie même, est-elle devenue impossible dans le tumulte de l’heure présente ?


Poincaré fut un savant moderne dans toute l’acception du mot. Il n’y eut ni Congrès, ni réunion scientifique où sa parole ne se fît entendre. La plupart des journaux scientifiques ont reçu ses mémoires et l’exposition de ses travaux. Les Universités d’Europe et d’Amérique ont entendu ses lectures et ses Conférences.

Un travail si intense et si absorbant produit facilement dans un organisme débile et maladif un surmenage dangereux. Est-ce ce surmenage qui a amené fatalement Poincaré au tombeau ?

Le travail scientifique calme et serein est bien souvent un repos pour l’esprit. Le plaisir des résultats nouveaux qu’on découvre tout à coup, comme un beau paysage au tournant d’une route de montagne, repose de la fatigue