ries physiques et le rôle capital qu’y joue l’hypothèse. La science se développe en généralisant les faits observés : or, toute généralisation repose sur des hypothèses.
En réfléchissant sur la signification de ces hypothèses, Poincaré était conduit à des conclusions qu’il résumait ainsi dans une notice rédigée quelques années plus tard :
« Dans une théorie physique, il faut distinguer le fond et la forme. — Le fond, c’est l’existence de certains rapports entre des objets inaccessibles, car les rapports sont la seule réalité que nous puissions atteindre, et tout ce que nous pouvons demander, c’est qu’il y ait les mêmes rapports entre les objets réels inconnus et les images que nous mettons à leur place. — La forme n’est qu’une sorte de vêtement dont nous habillons ce squelette ; ce vêtement, nous le changeons fréquemment, à l’étonnement des gens du monde, que cette instabilité fait sourire, et qui proclament la faillite de la science. Mais, si la forme change, le fond reste.
« Les hypothèses relatives à ce que je viens d’appeler la forme ne peuvent pas être vraies ou fausses, elles ne peuvent être que com-