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d’astronome, je dois rappeler ici, en relation avec ce qui précède, la manière dont il sut appliquer les méthodes de la théorie cinétique à certaines des questions les plus importantes et les plus actuelles de la théorie des mondes. Il me faudrait, en réalité, analyser tout ce qui lui est personnel dans l’enseignement qu’il donna pendant la dernière année de sa vie sur les hypothèses cosmogoniques. J’en veux retenir seulement deux points : le développement d’une idée de Lord Kelvin sur l’assimilation de la voie lactée à un gaz et la discussion de l’hypothèse des corpuscules ultramondains de Lesage.

Alors que dans notre système solaire le nombre des astres est assez petit pour que nous puissions espérer en prévoir les mouvements dans le détail par application des méthodes de la dynamique, le nombre des étoiles qui composent notre nébuleuse et qui peuvent agir les unes sur les autres comme le feraient les molécules d’un gaz, mais en suivant la loi de gravitation tant qu’elles n’entrent pas en collision immédiate, est tellement grand que nous ne pouvons espérer atteindre quelque loi autrement que par l’emploi des raisonnements statistiques ; ces lois devront être des lois de moyennes portant sur les mouvements indivi-