Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sant au lieu de rester constante comme l’entropie fine. Nous avons l’analogue du théorème de Clausius sur l’accroissement spontané d’entropie et une image de l’irréversibilité. Cet accroissement de l’entropie prend ainsi la signification concrète de l’évolution spontanée d’un ensemble vers des configurations sensibles de plus en plus probables.

Autrement dit, l’irréversibilité n’existerait pas pour nous si nous pouvions suivre individuellement, comme on le fait pour les astres en mécanique céleste, le mouvement de chacun des atomes dont la matière se compose. Le fait que nous atteignons seulement des grandeurs moyennes, comme la pression ou la température par exemple, a pour résultat que nous devons compléter la dynamique moléculaire par des calculs de probabilités et fondre les caractères individuels des systèmes, comme nos éléments d’extension en phase se fondent les uns dans les autres par suite de la complication croissante de leur forme. L’entropie grossière nous est seule accessible et va d’ordinaire en croissant constamment comme la thermodynamique le prévoit sous une forme absolue.

Dans ses Réflexions sur la théorie cinétique des gaz, Poincaré montre, conformément