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domaines de la pensée précise. Le même souci de généralisation qui domine toute son œuvre de mathématicien et le conduisit à des conceptions si neuves, à des vues d’ensemble si hardies, à la découverte de liaisons imprévues entre des théories si éloignées en apparence, devait l’attirer vers le mouvement qui depuis près de vingt ans renouvelle la Physique, vers la vaste synthèse dans laquelle nous tentons de faire entrer à la fois les faits déjà connus ainsi que tout un monde de phénomènes nouveaux. Il a dominé la physique moderne avec la même aisance que les mathématiques et que l’astronomie.

Sa contribution y est de premier ordre. Non seulement ses travaux d’analyse nous ont apporté des instruments nouveaux pour exprimer en nombres les conséquences lointaines de la théorie et les appliquer comme les fils d’un réseau de plus en plus souple et fin sur une réalité que l’expérience révèle chaque jour plus complexe et plus riche, mais encore lui-même se rapprocha de nous toujours davantage, séduit par la grandeur de l’œuvre et ses difficultés sans cesse renaissantes. Par son enseignement, par les conseils qu’il était toujours prêt à donner et surtout par son œuvre personnelle où il appliqua les ressources illi-