ruines du fanatisme ancien, alors les prêtres et les magistrats romains les eurent en horreur ; alors on réprima leur audace. Que firent-ils ? ils supposèrent, comme nous l’avons vu, mille ouvrages en leur faveur ; de dupes ils devinrent fripons, ils devinrent faussaires ; ils se défendirent par les plus indignes fraudes, ne pouvant employer d’autres armes, jusqu’au temps où Constantin, devenu empereur avec leur argent, mit leur religion sur le trône. Alors les fripons furent sanguinaires. J’ose vous assurer que depuis le concile de Nicée jusqu’à la sédition des Cévennes, il ne s’est pas écoulé une seule année où le christianisme n’ait versé le sang.
L’ABBÉ. — Ah ! monsieur, c’est beaucoup dire.
M. FRÉRET. — Non ; ce n’est pas assez dire. Relisez
seulement l’Histoire ecclésiastique ; voyez les
donatistes et leurs adversaires s’assommant à coups
de bâton ; les athanasiens et ariens remplissant l’empire
romain de carnage pour une diphtongue. Voyez
ces barbares chrétiens se plaindre amèrement que
le sage empereur Julien les empêche de s’égorger et
de se détruire. Regardez cette suite épouvantable de
massacres ; tant de citoyens mourant dans les supplices,
tant de princes assassinés, les bûchers allumés
dans vos conciles, douze millions d’innocents,
habitants d’un nouvel hémisphère, tués comme des
bêtes fauves dans un parc, sous prétexte qu’ils ne
voulaient pas être chrétiens ; et, dans notre ancien