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laquelle il est dit : « Jésus est autant élevé au-dessus des anges que le nom qu’il a reçu est plus excellent que le leur. » (Ch. i, v. 4.)

Et dans un autre endroit il est dit que « Dieu l’a rendu pour quelque temps inférieur aux anges. » (Ch. ii, v. 7.)

Et dans ses autres Épîtres il parle presque toujours de Jésus comme d’un simple homme chéri de Dieu, élevé en gloire.

Tantôt il dit que « les femmes peuvent prier, parler, prêcher, prophétiser, pourvu qu’elles aient la tête couverte, car une femme sans voile déshonore sa tête. » (Ire aux Corinthiens, ch. xi, v. 5.)

Tantôt il dit que « les femmes ne doivent point parler dans l’église. » (Ibid., chap. xiv, v. 34.)

Il se brouille avec Pierre, parce que Pierre « ne judaïse pas avec les étrangers, et qu’ensuite Pierre judaïse avec les Juifs. » Mais ce même Paul va judaïser lui-même pendant huit jours dans le temple de Jérusalem, et y amène des étrangers, pour faire croire aux Juifs qu’il n’est pas chrétien. Il est accusé d’avoir souillé le temple : le grand-prêtre lui donne un soufflet ; il est traduit devant le tribunal romain. Que fait-il pour se tirer d’affaire ? Il fait deux mensonges impudents au tribun et au sanhédrin ; il leur dit : Je suis pharisien et fils de pharisien, quand il était chrétien ; il leur dit : « On me persécute parce que je crois à la résurrection des morts. » Il n’en avait point été question ; et par ce mensonge, trop aisé pourtant à reconnaître, il prétendait commettre