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dialogues philosophiques


ÉPICTÈTE. — Hélas ! mon sot enfant, j’étais tout à l’heure sur le point de mourir de rire, et je sens à présent que tu me feras mourir d’indignation et de douleur. Si les malheureux dont tu me parles séduisent le fils d’Épictète, ils en séduiront bien d’autres. Je prévois des malheurs épouvantables sur la terre. Ces énergumènes sont-ils nombreux ?


LE FILS. — Leur nombre augmente de jour en jour ; ils ont une caisse commune dont ils paient quelques Grecs qui écrivent pour eux. Ils ont inventé des mystères ; ils exigent un secret inviolable ; ils ont institué des inspirés qui décident de tous leurs intérêts, et qui ne souffrent pas que les gens de la secte plaident jamais devant les magistrats.


ÉPICTÈTE. — Imperium in imperio. Mon fils, tout est perdu.