LE FILS. — Non, mais j’ai parlé à des hommes
qui avaient parlé à des femmes qui disaient que
leurs commères en avaient vu. Et puis la belle
morale que la morale des Juifs, qui sont sans
prépuce, et qu’on lave depuis les pieds jusqu’à la
tête !
ÉPICTÈTE. — Et quels sont donc les préceptes
moraux de ces gens-là ?
LE FILS. — C’est, premièrement, qu’un homme riche
ne peut être un homme de bien, et qu’il lui est plus
difficile de gagner le royaume des cieux ou le jardin,
qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille,
moyennant quoi tous les riches doivent donner leurs
biens aux gueux qui prêchent ce royaume ou ce
jardin ;
2o Qu’il n’y a d’heureux que les sots, les pauvres d’esprit ;
3o Que quiconque n’écoute pas l’assemblée des gueux doit être détesté comme un receveur des impôts ;
4o Que si l’on ne hait pas son père, sa mère et ses frères, on n’a point de part au royaume ou au jardin ;
5o Qu’il faut apporter le glaive et non la paix ;
6o Que quand on fait un festin de noces, il faut forcer tous les passants à venir aux noces, et jeter dans un cul de basse-fosse extérieure ceux qui n’auront pas la robe nuptiale.