nulles, et vos prières sont des blasphèmes ; car Augustin et Paul…
LE JÉSUITE. — Taisez-vous, hérétique ! sortez,
ennemi de saint Pierre. Mes frères, n’écoutez point
ce novateur, qui cite Augustin et Paul, et venez tous
que je vous baptise.
LE JANSÉNISTE. — Gardez-vous-en bien, mes
frères ; ne vous faites point baptiser par la main
d’un moliniste ; vous seriez damnés à tous les diables.
Je vous baptiserai dans un an au plus tôt, quand je
vous aurai appris ce que c’est que la grâce.
LE QUAKER. — Ah ! mes frères, ne soyez baptisés
ni par la patte de ce renard, ni par la griffe de
ce tigre. Croyez-moi, il vaut mieux n’être point
baptisé du tout ; c’est ainsi que nous en usons. Le
baptême peut avoir son mérite ; mais on peut très-bien
s’en passer. Tout ce qui est nécessaire, c’est
d’être animé de l’esprit ; vous n’avez qu’à l’attendre,
il viendra, et vous en saurez plus en un moment
que ces charlatans n’en pourraient dire dans toute
leur vie.
L’ANGLICAN. — Ah ! mes ouailles, quels monstres
viennent ici vous dévorer ! Mes chères brebis, ne savez-vous
pas que l’Église anglicane est la seule
Église pure ? nos chapelains, qui sont venus boire
du punch à Kanton, ne vous l’ont-ils pas dit ?