plus elle a paru admirable. Nous lui avons fait aussi ressusciter quatre garçons et cinq filles : cela était important ; un homme qui ne ressuscite personne n’a guère que des succès médiocres. Laissez-nous au moins guérir de la colique quelques servantes de votre maison ; nous ne demandons que la permission d’un petit miracle : ne fait-on rien pour son ami ?
LE MANDARIN. — Je vous aime, je vous servirais
volontiers, mais je ne peux mentir pour personne.
LE JÉSUITE. — Vous êtes bien dur, mais j’espère
enfin vous convertir.
LE JÉSUITE. — Oui, je veux bien convenir d’abord
que vos lois et votre morale sont divines. Chez
nous on n’a que de la politesse pour son père et sa
mère ; chez vous on les honore et on leur obéit toujours.
Nos lois se bornent à punir les crimes ; les
vôtres décernent des récompenses aux vertus. Nos
édits, pour l’ordinaire, ne parlent que d’impôts, et
les vôtres sont souvent des traités de morale. Vous
recommandez la justice, la fidélité, la charité, l’amour
du bien public, l’amitié. Mais tout cela devient
criminel et abominable si vous ne pensez pas comme
nous ; et c’est ce que je m’engage à vous prouver.