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Traité ſur la Tolérance. Chap. XII.

ainſi, nous ſervirons Adonaï. Joſué leur répliqua : Vous avez choiſi vous-mêmes, ôtez donc du milieu de vous les Dieux étrangers. » Ils avaient

    la ſuperſtition & du ſortilège ; mais on croit que la coutume de nos prétendus Sorciers d’aller au Sabath, d’y adorer un bouc, & de s’abandonner avec lui à des turpitudes inconcevables, dont l’idée fait horreur, eſt venue des anciens Juifs : en effet, ce furent eux qui enſeignèrent dans une partie de l’Europe la ſorcellerie. Quel Peuple ! Une ſi étrange infamie ſemblait mériter un châtiment pareil à celui que le veau d’or leur attira, & pourtant le Légiſlateur ſe contente de leur faire une ſimple défenſe. On ne rapporte ici ce fait que pour faire connaître la Nation Juive :Lévit. Chap. 18 v. 23. il faut que la beſtialité ait été commune chez elle, puiſqu’elle eſt la ſeule Nation connue chez qui les Loix ayent été forcées de prohiber un crime qui n’a été ſoupçonné ailleurs par aucun Légiſlateur.

    Il eſt à croire que dans les fatigues & dans la pénurie que les Juifs avaient eſſuyées dans les Déſerts de Pharan, d’Oreb, & de Cadés-barné, l’eſpèce féminine, plus faible que l’autre, avait ſuccombé. Il faut bien qu’en effet les Juifs manquaſſent de filles, puiſqu’il leur eſt toujours ordonné, quand ils s’emparent d’un Bourg ou d’un Village, ſoit à gauche, ſoit à droite du Lac Aſphaltide, de tuer tout, excepté les filles nubiles.

    Les Arabes qui habitent encore une partie de ces Déſerts, ſtipulent toujours dans les Traités qu’ils font avec les caravanes, qu’on leur donnera des filles nubiles. Il eſt vraiſemblable que les jeunes gens dans ces Pays affreux pouſſèrent la dépravation de la Nature humaine, juſqu’à s’accoupler avec des chèvres, comme on le dit de quelques Bergers de la Calabre.

    Il reſte maintenant à ſavoir ſi ces accouplements avaient

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