par une Reine à qui tous ses sujets font l’amour, c’est un gouvernement plus parfait encor.
Les fourmis passent pour une excellente démocratie. Elle est au-dessus de tous les autres États ; puisque tout le monde y est égal, & que chaque particulier y travaille pour le bonheur de tous.
La république des castors est encor supérieure à celle des fourmis, du moins si nous en jugeons par leurs ouvrages de maçonnerie.
Les singes ressemblent plutôt à des bâteleurs qu’à un peuple policé, & ils ne paraissent pas être réunis sous des loix fixes & fondamentales, comme les espèces précédentes.
Nous ressemblons plus aux singes qu’à aucun autre animal par le don de l’imitation, par la légèreté de nos idées, & par notre inconstance qui ne nous a jamais permis d’avoir des loix uniformes & durables.
Quand la nature forma notre espèce, & nous donna quelques instincts, l’amour-propre pour notre conservation, la bienveillance pour la conservation des autres, l’amour qui est commun avec toutes les espèces, & le don inexplicable de combiner plus d’idées que tous les animaux ensemble ; après nous avoir ainsi donné notre lot, elle nous dit : Faites comme vous pourrez.
Il n’y a aucun bon code dans aucun pays. La raison en est évidente, les loix ont été faites à mesure selon les tems, les lieux, les besoins, &c.
Quand les besoins ont changé, les loix qui sont demeurées sont devenues ridicules. Ainsi