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Job.

JOB.

Addition à la fin de l’article Job, après ces mots, tant leur vie est courte. I. Part. pag. 367.


Au reste le livre de Job est un des plus précieux de toute l’antiquité. Il est évident que ce livre est d’un Arabe qui vivait avant le tems où nous plaçons Moïse. Il est dit qu’Éliphaz l’un des interlocuteurs est de Théman ; c’est une ancienne ville d’Arabie. Baldad était de Sué autre ville d’Arabie ; Sophar était de Naamath, contrée d’Arabie encor plus orientale.

Mais ce qui est bien plus remarquable, & ce qui démontre que cette fable ne peut être d’un Juif, c’est qu’il y est parlé des trois constellations que nous nommons aujourd’hui l’Ourse, l’Orion & les Hiades. Les Hébreux n’ont jamais eu la moindre connaissance de l’astronomie, ils n’avaient pas même de mot pour exprimer cette science ; tout ce qui regarde les arts de l’esprit leur était inconnu jusqu’au terme de géométrie.

Les Arabes au contraire habitant sous des tentes, étant continuellement à portée d’observer les astres, furent peut-être les premiers qui réglèrent leurs années par l’inspection du ciel.

Une observation plus importante, c’est qu’il n’est parlé que d’un seul Dieu dans ce livre. C’est une erreur absurde d’avoir imaginé que les Juifs fussent les seuls qui reconnussent un