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Résurrection.

devant du Seigneur au milieu de l’air, & ainsi nous vivrons pour jamais avec le Seigneur.[1]

Ce passage important ne prouve-t-il pas évidemment que les premiers chrétiens comptaient voir la fin du monde, comme en effet elle est prédite dans St. Luc, pour le tems même que St. Luc vivait ? S’ils ne virent point cette fin du monde, si personne ne ressuscita pour lors, ce qui est différé n’est pas perdu.

St. Augustin croit que les enfans, & même les enfans morts nés, ressusciteront dans l’âge de la maturité. Les Origènes, les Jérômes, les Athanases, les Basiles, n’ont pas crû que les femmes dussent ressusciter avec leur sexe.

Enfin, on a toûjours disputé sur ce que nous avons été, sur ce que nous sommes, & sur ce que nous serons.


RÉSURRECTION.

Section Seconde.


Le père Mallebranche prouve la résurrection par les chenilles qui deviennent papillons. Cette preuve, comme on voit, est aussi légère que les ailes des insectes dont il l’emprunte. Des penseurs qui calculent, font des objections arithmétiques contre cette vérité si bien prouvée. Ils disent que les hommes & les autres animaux sont réellement nourris & reçoivent

  1. I Épît. aux Thess. ch. 4.