Page:Voltaire - La Raison par alphabet, 6e édition, Cramer, 1769, tome 1.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.
231
Critique.

Il dit dans un autre :

… Je n’y vois qu’un défaut,
C’est que l’auteur les devait faire en prose.
Ces odes-là sentent bien le Quinaut.

Il le poursuit partout ; il lui reproche partout la sécheresse, & le défaut d’harmonie.

Seriez-vous curieux de voir les odes que fit quelques années après ce même censeur qui jugeait Lamotte en maître, & qui le décriait en ennemi ? Lisez :

Cette influence souveraine
N’est pour lui qu’une illustre chaîne
Qui l’attache au bonheur d’autrui ;
Tous les brillants qui l’embellissent,
Tous les talents qui l’ennoblissent
Sont en lui, mais non pas à lui.
Il n’est rien que le tems n’absorbe, ne dévore,
Et les faits qu’on ignore
Sont bien peu différens des faits non avenus.

La bonté qui brille en elle
De ses charmes les plus doux,
Est une image de celle
Qu’elle voit briller en vous.
Et par vous seule enrichie
Sa politesse affranchie
Des moindres obscurités,
Est la lueur réfléchie
De vos sublimes clartés.