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Histoire.

connaissaient pas. Il est bien vrai qu’il n’y en avait point eu pour Néron, & qu’il n’avait osé assister aux sacrés mystères en Grèce. Cependant, les Tauroboles étaient en usage ; & il est bien difficile de croire qu’un Empereur tout-puissant n’ait pu trouver un prêtre qui voulût lui accorder des sacrifices expiatoires. Peut-être même est-il encor moins croyable que Constantin occupé de la guerre, de son ambition, de ses projets, & environné de flatteurs, ait eu le tems d’avoir des remords. Zozime ajoute qu’un prêtre Égyptien arrivé d’Espagne, qui avait accès à sa porte, lui promit l’expiation de tous ses crimes dans la Religion Chrétienne. On a soupçonné que ce prêtre était Ozius évêque de Cordoue.

Quoi qu’il en soit, Constantin communia avec les Chrétiens, bien qu’il ne fût jamais que catéchumène, & réserva son batême pour le moment de sa mort. Il fit bâtir sa ville de Constantinople, qui devint le centre de l’empire & de la Religion Chrétienne. Alors l’Église prit une forme auguste.

Il est à remarquer que dès l’an 314, avant que Constantin résidât dans sa nouvelle ville, ceux qui avaient persécuté les chrétiens furent punis par eux de leurs cruautés. Les Chrétiens jetèrent la femme de Maximien dans l’Oronte ; ils égorgèrent tous ses parens ; ils massacrèrent dans l’Égypte & dans la Palestine, les magistrats qui s’étaient le plus déclarés contre le christianisme. La veuve & la fille de Dioclétien s’étant cachées à Thessalonique, furent reconnües,