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que. La communication des rapports vient-elle à être altérée, les membres n’ont plus la même vigueur ; le corps n’a plus la même conſiſtance ; l’on n’y retrouve plus la conſtitution eſſentielle de la ſociété. La diviſion eſt donc pour elle un état de violence qui ne peut ſubſiſter ; ou la ſociété doit ſe détruire, ou la diviſion doit ceſſer. Auſſi les anciens Romains ne virent qu’avec frayeur les diviſions qui agitoient leur République ; aucun ne s’aviſa d’imaginer qu’il étoit de leur intérêt de fomenter la diſſenſion. Il eſt queſtion de ſavoir qui a tort du Peuple ou du Sénat, diſoit un de ces graves Romains dans la circonſtance critique de l’affaire des dettes ; lequel de ces deux ordres a violé le premier cette ſociété commune qui doit être entre les Citoyens d’une même République. Ces honnêtes gens aimoient & cherchoient la paix entre eux ; ils n’entendoient pas mieux la politique. Hélas ! pourquoi M. D. V. n’a t-il pas vecu de leur tems ?


LII.

Les exemples ſont trompeurs, les inductions qu’on en tire ſont ſouvent mal appliquées ; les citations pour faire valoir ces

LII.

Si M. D. V. s’étoit contenté de dire que ſous un gouvernement monarchique les diſtinctions ſont plus multipliées & plus faciles à obtenir que dans tout