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ſont actuellement a Lille, dépoſent que Philippe ſecond ne tiroit pas quatre-vingt mille écus des ſept Provinces-Unies : & par un relevé des revenus de la ſeule Province de Hollande fait en 1700. ſes revenus montoient à vingt-deux millions deux cent quarante & un mille trois cent trente-neuf florins, qui font en argent de France quarante-six millions ſept cent ſix mille huit cent onze livres dix-huit ſols. C’eſt à peu près ce que poſſédoit le Roi d’Eſpagne au commencement du ſiecle.

ne rapportoient pas à l’Eſpagne 80000. écus par an, ce qui aujourd’hui fait à peine la centième partie du revenu de la ſeule Province de Hollande, la raiſon eſt toute ſimple. Au tems de Philippe II. à peine le Nouveau-Monde étoit-il connu. Depuis que les Hollandois ont ſécoué le joug de la domination Eſpagnole, ils ont formé des établiſſements, des comptoirs, fait des conquêtes en Amérique. Leurs impôts ſont en proportion du produit de leur commerce. Henri IV. n’avoit pas 20 millions de revenus ; Louis XV. en a plus de 360. Que conclurra M. D. V. que la France eſt aujourd’hui plus commerçante qu’elle ne l’étoit il y a 160 ans.


XLIX.

Que l’on compare ce que nous étions du tems de notre Evêque à ce que nous ſom-

XLIX.

Les deux tiers de cette maxime ne ſont qu’une ſuite de fauſſetés. La derniere partie prouve