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la raiſon qu’il y a 30 fêtes dans un païs papiſte, qui compoſent trente jours d’oiſiveté & de débauches : & trente jours ſont la douzieme partie de l’année. Si dans ce païs papiſte il y a une douzieme de prêtres, d’apprentifs prêtres, de moines & de religieuſes, comme à Cologne, il eſt clair qu’un païs proteſtant de même étendue, doit être plus peuplé d’un douzieme.

ſouffrira-t-il beaucoup ? ce qu’on ne peut acheter à Geneve le Dimanche, on va le chercher le Lundi. L’Auteur montre ici ſon zele pour la population. Mais en vérité nos prétendus ſages ſont ſinguliers : ils n’écrivent, ils ne parlent qu’en faveur de la population, & la plûpart d’entre eux ſont célibataires. L’on ſait bien qu’ils ne font pas profeſſion d’un rigoureux célibat ; il ne fait que leur épargner les embarras d’un engagement légitime. Mais enfin ſi l’intérêt de la population leur tient ſi fort au cœur, pourquoi leurs écrits empoiſonnés ne ſont-ils qu’une invitation publique au libertinage qui eſt le plus grand obſtacle de la population. Qu’ils répondent à ce reproche. Jupiter eſſe Pium ſtatuit quodcumque placeret. C’eſt le précis de leur doctrine, & la régle de leur conduite.


XLVIII.

Les Régiſtres de la Chambre des comptes des Païs-Bas, qui

XLVIII.

L’obſervation de l’Auteur eſt judicieuſe : les Provinces-Unies