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XLVI.

Ce païs gouverné en commun doit être plus riche & plus peuplé que s’il étoit gouverné par un Maître ; car chacun dans une vraie République étant ſûr de la propriété de ſes biens, & de ſa perſonne, travaille pour ſoi-même avec confiance ; & en améliorant ſa condition, il améliore celle du public. Il peut arriver le contraire ſous un Maître. Un homme eſt quelquefois tout étonné d’entendre dire que ni ſa perſonne ni ſes biens ne lui appartiennent.

XLVI.

Les Loix de propriété ſont les mêmes dans tous les états parce que la conſidération de l’intérêt public a lieu dans tous les états.

La médiocrité des impôts dans un Pays gouverné par lui même, eſt peut-être l’avantage qui ſoutient le plus l’émulation. Les Sujets contens de leur ſituation ne vont point ailleurs tenter la fortune, tandis qu’ils tirent de leur travail une aiſance qui les rend heureux.


XLVII.

Une République Proteſtante doit être d’un douzieme plus riche, plus induſtrieuſe, plus peuplée qu’une Papiſte, en ſuppoſant le terrein égal & également bon, par

XLVII.

Voilà M. D. V. devenu très-bon Calculateur : paſſons lui que trente jours de Fêtes ſoient pour quelques Artiſans trente jours de débauche : en fera-t-il une theſe générale ? le commerce en