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nous n’avons pas aſſez d’eſprit pour lui repondre. Ce ſont les livres d’injures qu’il faut brûler, & dont il faut punir ſévérement les auteurs, parce qu’une injure eſt un délit. Un mauvais raiſonnement n’eſt un délit que quand il eſt évidemment ſéditieux.

XLI.

Un tribunal doit avoir des loix fixes pour le criminel comme pour le civil ; rien ne doit être arbitraire, & encore moins quand il s’agit de l’honneur & de la vie, que lorſqu’on ne plaide que pour de l’argent.

XLI.

Tout eſt vrai dans cette maxime. Chaque Etat doit avoir un Code civil, & un Code criminel.


XLII.

Un Code criminel eſt abſolument néceſſaire pour les Citoyens & pour le Magiſtrat. Les Citoyens alors n’auront jamais à ſe plaindre des jugements, & les Magiſtrats n’auront point à craindre d’encourir la haine ; car ce ne ſera pas leur volonté qui condamnera, ce ſera la loi. Il faut une puiſſance pour juger par cette loi ſeule, & une autre puiſſance pour faire grace.

XLII.

La puiſſance qui fait grace, eſt ordinairement ſupérieure à celle qui condamne. La premiere eſt la puiſſance primitive, puiſſance de légiſlation ; celle-ci n’eſt qu’une autorité communiquée.


XLIII.

A l’égard des fi-

XLIII.

Nous enchériſſons avec plaiſir