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montrer leur ineptie auſſi-tôt qu’ils ſont parvenus.

Cet amas indécent de petites antithèſes ciniques ne convient nullement à un livre ſur le gouvernement, qui doit être écrit avec la dignité de la ſageſſe. Quand un homme, quel qu’il ſoit, préſume aſſez de lui-même pour donner des leçons ſur l’adminiſtration publique, il doit paroître prudent & impartial comme les loix mêmes qu’il fait parler.

Nous avouons avec douleur que dans les Républiques comme dans les Monarchies, l’intrigue fait parvenir aux charges. Il y a eu des Verrès, des Milons, des Clodius, des Lépides à Rome ; mais nous ſommes forcés de convenir qu’aucune République moderne ne peut ſe vanter d’avoir produit des Miniſtres tels que les Oxenſtiern, les Sully, les Colbert, & les grands-hommes qui ont été choiſis par Eliſabeth d’Angleterre. N’inſultons ni les Monarchies ni les Républiques.

XXXVIII.

Le Czar Pierre n’avoit pas le vrai génie. Quelques-unes des choſes qu’il fit étoient bien. La plupart étoient déplacées… Les Tartares ſujets de la Ruſſie deviendront bientôt ſes maîtres ; ces révolutions me paroißent infaillibles.

Il lui paroît infaillible que de miſéra-

XXXVIII.

La critique de M. D. V. n’eſt ici en défaut que parce qu’il penſe comme l’Auteur du Contract ſur le compte de Pierre le Grand. Auſſi l’on ne retrouve pas dans l’hiſtoire de ce Prince imprimée en 1759. & 1763. le génie, le ſtile, la maniere de l’Auteur de l’hiſtoire de Charles XII. L’Hiſtorien a craint de montrer un